« Regardez-moi ça, c’est qu’il sait marcher le prince ! Moi qui pensais que leurs jambes n’étaient là qu’en guise d’accessoires décoratifs. Alors, mon Prince, vous ne vous déplacez pas en carrosse aujourd’hui ? »
L’homme, de classe moyenne, affichait un rictus moqueur en direction de William.
Will n’était pas de ces fanfarons arrogants, mais cela ne le choqua pas d’entendre ces hommes se moquer. Il était vrai que bien rares étaient les nobles qui se déplaçaient seuls, et encore moins à pied, en ce monde.
Il n’avait pas pour habitude de se faire escorter et, même si cela avait été le cas, ce matin il avait jugé utile de découvrir les environs par ses propres moyens.
L’un des amis de l’homme qui tentait de provoquer William afficha un sourire presque désolé à l’attention de notre ami avant de dire :
« Arrête, il s’agit probablement d’un noble ruiné. Il n’y a qu’à voir la propriété dans ce trou perdu de campagne qu’ils ont achetée. Cela devait être un truc tellement invendable que le vendeur a dû brader le prix. »
À ses mots, William fit brutalement volte-face afin de se diriger d’un pas décidé vers leur table.
Il posa brutalement sa main sur la table avant de tirer la chaise et s’asseoir face à l’homme qui venait de tenter de lui infliger une humiliation publique, en vain.
Notre cher ami lui adressa d’ailleurs son plus beau sourire avant de tendre la main vers lui en déclarant :
« Bonjour, Messieurs, je m’appelle William James Moriarty et je suis le fils cadet du comte Moriarty de la ville de Londres. Depuis peu, j’enseigne à l’école des environs. Ravi de faire votre connaissance. »
Au mot comte les hommes, qui se moquaient, affichèrent un air surpris et intrigué. De nombreuses interrogations leur venaient comme le montant de la fortune de sa famille ou encore l’importance de son nom.
Aucune parole ne fut prononcée, William poursuivit son monologue :
« Fort heureusement, je suppose, nous ne sommes pas encore ruinés bien qu’il est vrai que l’époque est fort incertaine et que nul ne peut préjuger de l’avenir. En revanche, vous avez tout à fait raison quant au fait que nous avons mis toutes nos économies dans l’acquisition de cette bâtisse et des terres attenantes. »
Le jeune homme se rapprocha un peu plus de l’homme avant de chuchoter assez fort pour que ses amis entendent :
« Gardez ça pour vous, sinon la honte s’abattra sans nul doute sur notre famille, mais mon frère a marchandé à mort dans l’unique but de faire baisser le prix… Quand on y pense, c’est tout bonnement incroyable qu’on ait pu avoir un manoir aussi magnifique pour une bouchée de pain, surtout avec toutes ces terres ! On a même eu les meubles en prime, n’est-ce pas génial ça ? »
Les hommes rirent en chœur avant que l’ami du premier finisse par venir taper l’épaule de William en déclarant :
« Dites donc, vous êtes sûr que vous êtes un vrai noble ? Vous n’êtes pas vraiment comme vos congénères… Les autres qu’on connait, quoi…
– Ah bon ? dit William en prenant un air interrogatif. Remarquez, je vous comprends, il y a effectivement pas mal de nobles qui se prennent pour des dieux, mais disons que ce n’est pas mon style. »
William sortit sa montre à gousset avant d’écarquiller les yeux et dire en se levant :
« Ouh là, me voilà fort en retard !
– L’école où vous travaillez, ça ne serait pas l’université de Durham ? demanda un homme qui jusque-là n’avait pas dit un mot. Je vous y amène si vous le souhaitez.
– Vous êtes mon sauveur ! s’exclama Will en saluant les hommes tout en suivant celui qui se désigna comme chauffeur. »
William suivit l’homme jusqu’à son attelage : un cheval attaché à une petite calèche où on entreposait d’ordinaire les fruits plutôt que les hommes. Le jeune homme monta sans broncher et l’homme donna un coup de talon à son cheval qui partit au galop.
Ils ne se parlèrent pas du trajet bien qu’il fut probablement trop court pour cela. Une fois arrivés, ils purent entendre un jeune homme hurler :
« Bonjour, professeur, encore une panne de réveil ?! Mais c’est que vous avez sorti le carrosse de luxe aujourd’hui !
– Bonjour Wright, répondit William en souriant, toi aussi semble-t-il. »
L’artisan sembla tiquer à l’énonciation du terme « professeur ».
Le jeune homme ne devait pas avoir plus de deux ou trois ans que l’autre qui l’attendait à l’entrée. N’était-ce pas exagéré de l’appeler ainsi ?
« Vous devez trouver l’emploi du terme professeur assez abusif n’est-ce pas ? Et pourtant, je viens d’être nommé professeur de mathématiques titulaire.
– Quoi ? s’étonna l’homme en se tournant vers lui.
– Professeur Moriarty, vos étudiants vous attendent, voyons ! hurla un vieil homme dans leur direction.
– Tout de suite monsieur le Directeur ! déclara William tout en descendant de l’attelage et se mettre à courir vers l’entrée. Vous m’excuserez, Monsieur Barton, merci encore de m’avoir fait un bout de conduite ! »
William se tourna pour lui secouer son chapeau avant de partir vers le bâtiment, laissant l’homme avec cette question :
« Comment connait-il mon nom ? »
La journée, après cela, passa assez rapidement et la fin de celle-ci tout autant.
Quand les cloches tintèrent la fin de la journée, William prit tranquillement le chemin de la ville en direction de leur demeure.
Ses pas s’arrêtèrent nets quand sa voix retentit dans le vent.
« Bonjour ! Je voudrais des pommes s’il vous plait ! »
William ne pensait pas la revoir avant d’être rentré à leur demeure ou avant au moins le lendemain. Et pourtant, la voilà, si ingénue face à lui et adressant son plus beau sourire à la vendeuse de fruits et légumes qui, étonnée de la voir, l’aidait malgré tout à remplir son panier.
« Il est rare de voir une petite de la haute faire seule les courses !
– Avec mes trois frères, déclara-t-elle en souriant faiblement, nous vivons seuls alors il faut bien que je fasse quelque chose de mes dix doigts. J’étais en train de devenir folle à tourner dans cette maison comme un hamster. Je me disais qu’apprendre à faire des tartes, ça serait drôle.
– Ah ah ! Vous êtes une sacrée fille, vous. Je vous aime bien alors voici mon secret pour les tartes. »
Portant une robe blanche légèrement cintrée à la taille, Shae rayonnait par son innocence. La simplicité était possiblement la tenue qui lui allait le mieux bien que, intérieurement, William se dit que c’était possiblement celle d’Ève.
Une des manches de sa robe tombait légèrement ce qui lui rajoutait un peu de candeur en plus.
Ses cheveux tombaient en une cascade maitrisée sur ses épaules jusqu’à sa taille et elle s’était attelée à y mettre quelques rubans.
Elle n’avait pas mis de bas, sa robe s’arrêtant un peu au-dessus de ses chevilles laissait entrevoir de petites ballerines qu’il jugea plus aisées pour se mouvoir jusqu’à ce lieu.
« Votre frère, ça ne serait pas le professeur Moriarty dont tout le monde parle beaucoup ces temps-ci ? »
Les joues de la jeune fille s’empourprèrent, détail qui n’échappa pas à notre consultant qui esquissa un sourire, ainsi que la nuit précédente ne l’avait pas laissé indifférente. Elle acquiesça tandis que la vieille dame poursuivit :
« On l’a vu monter avec Barton ce matin, un chic type votre frangin, mais je crains qu’il ne se berce de douces illusions. Il aura beau parler et faire ami-ami avec toute la ville… Rien ne changera ici, nous ne serons jamais de la même espèce que vous.
– Je crois, déclara Shae, que William est ainsi.
– Il aura beau tout faire pour être accepté, finit par dire la dame en s’asseyant, cela fait deux générations que le peuple est opprimé par la noblesse. Nous autres, les gens d’ici, avons énormément souffert de cela.
– Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Shae tout en tendant son dû à la vieille femme.
– Les terres ont été vendues pour pas cher et nous pouvions payer avec nos récoltes. Mais, un noble reste un noble et très vite le loyer des terres a augmenté et nous n’avions à peine que le strict minimum pour ne pas crever de faim… Et, si nous osions avoir l’idée de partir, nous étions menacés ou fouettés.
– L’esclavage moderne, dit Shae en mordant dans une pomme avant de se lécher les lèvres et fixer la dame.
– N’est-ce pas ? dit la dame en souriant faiblement. Alors votre frère pourra faire tout ce qu’il veut, nous autres de la classe inférieure, on préfère garder nos distances et éviter de nous mêler à vos histoires. »
William n’avait pas perdu une miette de ce qui s’était dit ici et finit par lentement avancer vers Shae avant de s’arrêter quand la vieille dame émit un rire comme pour détendre l’atmosphère avant de venir se pencher pour caresser la tignasse de la jeune fille en disant :
« En tout cas, il pourra se consoler d’avoir une petite sœur aussi attentionnée. »
En guise de réponse, Shae lui adressa un énième sourire faux.
La jeune fille ne parvenait pas à penser à William sans ressentir un sentiment amer de culpabilité. Avait-elle commis une erreur en cédant à la tentation ? Avait-elle dit quelque chose qui fasse qu’à son réveil, le jeune homme avait été aussi réel qu’un songe ?
Rien que d’y penser ses joues s’empourprèrent de nouveau et ses yeux s’embuèrent en même temps.
Elle se rappelait avoir simplement posé les doigts sur les draps à ses côtés, froids et solitaires. Elle s’était redressée, ses doigts venant toucher délicatement son entrejambe, la douleur qui s’emparait lentement d’elle était l’unique preuve de cet ébat…
Une contradiction étrange s’empara de son être : la joie et la tristesse, le désir et le dégoût, l’amour et la haine.
« Ma petite, ça va ?
– Ah oui ! s’empressa-t-elle de rassurer la vendeuse, désolée, j’ai eu une poussière dans…
– Milady. »
Shae se tourna lentement tandis que William se mit en retrait afin de voir le baron s’approcher de la jeune fille en souriant.
Un silence se fit pendant quelques instants avant que le baron n’avançât jusqu’à elle, fixant la vendeuse du coin de l’œil, puis s’abaissa légèrement pour baiser sa main non gantée.
« Vous ne devriez pas vous trouver en ville avec la populace. Je m’en allais justement voir votre frère, dit-il en souriant.
– Mes frères ne sont actuellement pas au manoir, Albert est parti chasser avec Louis quant à William il est à l’université…, déclara Shae en récupérant sa main délicatement.
– Et vous, en digne petite femme de maison, vous êtes en train de cuisiner ? Il est rare de vous voir en ville !
– Parce que vous venez en ville d’ordinaire voir vos gens ? lâcha Shae en plongeant son regard dans le sien.
– Bien sûr, je viens même souvent acheter mes fruits auprès de Martha.
– C’est… Suzanne, le corrigea Shae ainsi que la vendeuse en chœur presque dépitée.
– Ah ah, oui c’est vrai, dit gêné le baron en se grattant la tête, j’admets vous avoir aperçue depuis ma calèche alors je me suis empressé de venir à votre rencontre.
– Il ne fallait pas vous donner cette peine, déclara la jeune fille en arrangeant son panier, comme dit plus tôt mes frères ne sont pas là… Et je vais me rentrer préparer le dîner.
– Moi qui me faisais une joie de vous inviter en bonne et due forme pour une Tea party…
– Je leur transmettrais votre invitation quand je les verrais.
– Et si vous m’accompagniez, dit l’homme en tendant la main vers elle, Martha pourra leur…
– Non, dit sèchement Shae. »
Shae se tourna vers le baron Dublin, se mordillant la lèvre.
Il était certain qu’il avait pu sentir la tension de sa réponse, mais elle n’était tellement pas d’humeur à jouer les gentilles filles avec lui aujourd’hui, encore moins après l’histoire qui venait de lui être compté.
Tout le monde semblait désormais porter leur attention sur eux, se demandant comment le noble allait réagir face à tel affront.
C’est ce moment que Will choisit pour intervenir.
Sa main venant délicatement se poser à la taille de Shae, la faisant tressaillir, pendant qu’il la tira vers lui tout en déclarant en souriant :
« C’est donc ici que tu te cachais, cela fait bien longtemps que je t’attends. Oh bonjour baron Dublin, c’est un plaisir de vous croiser.
– Je me rendais auprès de votre frère. Nous avons un gros problème à régler et j’en profitais pour vous proposer une Tea party dans ma serre que votre sœur aimait tant. »
William serra sa poigne sur la taille de Shae comme l’intimer de se calmer, mais également montrer qu’elle était intouchable.
« Bien sûr, eh bien, allons-y. Je suis certain qu’il sera ravi de vous revoir. Allez-y en carrosse, ma sœur et moi allons continuer à pied.
– Vous en êtes sûr ? demanda-t-il incertain en regardant les gens autour de lui avec un léger mépris.
– Oui ! Elle ne semble pas avoir fini ses emplettes, nous ne voudrions pas vous retarder, répondit simplement William en montrant Shae qui acquiesça. »
Le baron haussa les épaules avant d’acquiescer à son tour puis monta dans sa calèche qui partit tout aussi vite au galop.
Quand la calèche fut assez loin, Shae donna un léger coup de coude à William en le repoussant avant de soupirer et dire :
« Je pouvais me débrouiller seule.
– Je n’en doute pas, petite sœur, dit le jeune homme en souriant ce qui eut le don d’irriter la jeune fille.
– Eh bien, prof’, vous avez la côte en ce moment ! J’ai entendu dire que vous faites copain-copain avec le p’tit peuple et avez baissé les impôts, continuez comme ça et je vais finir par vous apprécier ! Ah ! ben v’là votre ami, Barton.
– Bonjour, professeur Moriarty. »
L’homme s’approcha des deux jeunes et de la vieille tout en portant des cageots remplis de pamplemousses magnifiques. Shae posa son panier son sol avant de courir jusqu’à la carriole et prendre une caissette qu’elle porta jusqu’à la vendeuse. L’homme essaya de cacher sa surprise de voir une noble faire et se dit que cette famille venue de Londres n’était vraiment pas commune.
Une fois tout entreposé, il retira sa casquette en faisant une courbette et dit à l’attention de Shae :
« Merci Mademoiselle.
– Mais pas de soucis, monsieur Barton ! s’empressa de dire Shae avant de s’éloigner pour aller continuer ses emplettes.
– Votre orangerie est sur les terres du baron Dublin, me semble-t-il, s’adressa alors William en direction de Barton.
– On ne choisit pas où on nait, dit simplement Barton en s’accroupissant derrière l’étalage.
– Mais c’est-y pas Michelle que je vois là-bas ? demanda Suzanne en secouant la main en direction de la jeune femme. »
À l’énonciation de ce prénom, Barton se raidit avant de regarder le sol sans plus dire un mot.
Shae et William tournèrent ensemble leur regard sur la jeune femme qui s’approchait d’eux, un sourire radieux sur le visage et les cheveux tirés en un chignon bien fait.
Malgré la fatigue que l’on pouvait lire sur son visage, elle était vraiment belle.
« Bonjour dame Suzanne !
– Cela faisait bien longtemps que l’on ne t’avait pas vu dans le coin, tu as trouvé la force de sortir de chez toi ? demanda la vieille en portant sa pipe à ses lèvres.
– Oui, et puis je m’ennuyais alors je me suis dit que j’allais me mettre au fourneau pour m’occuper.
– Oh, moi aussi ! s’exclama Shae en souriant. Vous êtes la dame qui m’avait aidée la dernière fois.
– Ah oui, vous allez bien, Mademoiselle ? demanda Michelle en faisant une courbette.
– Oui, mes frères sont rarement à la maison, mais je m’occupe, vous voyez ! dit-elle en montrant le panier débordant de fruits. »
La femme retint un petit rire en jetant un regard presque désolé à William qui allait être sans nul doute le porteur de tout cela.
« Suzanne, je viens te prendre des pamplemousses.
– De suite ! Tu sais ma p’tite Michelle, les pamplemousses viennent de ton époux. Tu vois, il a enfin réussi sa récolte ! »
À ses mots, la femme perdit son sourire et Shae posa à la fois son regard sur elle ainsi que sur Barton qui semblait vouloir disparaitre sous terre tant la haine de sa femme était palpable.
D’un geste froid, elle stoppa la main de Suzanne et déclara :
« Je n’en veux pas, je ne veux rien qui vienne de cette terre maudite. »
Une dernière courbette envers les deux jeunes et elle s’en alla sans un mot.
Shae la regarda lentement s’éloigner tandis que Will vint s’accroupir à la hauteur de Barton et déclara :
« Que voulait-elle dire ?
– Il y a trois ans, notre fils est mort d’une pneumonie… Ce jour-là, le médecin du village était absent alors nous sommes allés quémander l’aide du Baron… Quand nous sommes arrivés, son domestique nous a fait savoir qu’il recevait des invités alors nous avons suppliés pour une audience avec le baron… pour qu’il nous vienne en aide… »
Barton serra sa casquette un peu plus fort.
« Le baron jouait aux cartes avec ses convives.
Notre présence n’était pas désirée alors il a prétexté ne pas se souvenir où se trouvait la chambre de son médecin, je le savais pince, mais pas à ce point. Et quand ma femme a supplié afin d’avoir ne serait-ce qu’un verre d’eau, le baron nous a demandé combien nous payeront pour ce verre d’eau avant de nous claquer la porte au nez.
Notre fils est mort dans la nuit.
Quand je pense que je travaille encore pour cet homme bouffi d’orgueil et sans cœur… Je le hais, du plus profond de mon être… quand je pense que je reste ici, à ne pas me battre…
J’ai entendu dire que vous étiez consultant privé, dites voir professeur Moriarty, vous faites dans les problèmes de couple ? Selon vous, qu’est-ce que je dois faire pour sauver ma femme du désespoir qui la ronge ? Parfois j’ai envie qu’il meure… Oui, je crois que je voudrais que cette ordure crève. »
William regarda Barton et tendit la main vers lui.
Les deux hommes ne dirent rien tandis que leurs regards restaient plongés l’un dans l’autre.
Barton saisit la main tendue, l’accord était scellé.
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On en sait un peu plus sur le Baron Dublin
Ceux qui ont lu le manga verront une vision différente de cet acte
Et vous qui n’avez pas lu le manga? Que pensez – vous de cet homme ?
William & Shae n’ont pas réellement exprimé leurs émotions mais cela ne serait tardé, croyez moi
Ce chapitre n’est qu’une transition face à quelque chose de …*Oops*
Ouh là mais vous avez vu l’heure, on se dit à la semaine prochaine !
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