La calèche s’arrêta devant la demeure des Moriarty, laissant descendre les trois jeunes.
Prior et Louis levèrent la tête vers la grande bâtisse qui leur faisait face, retenant leur respiration quelques instants avant de se tourner à l’unisson vers Albert.
Le jeune noble n’était pas dupe, il savait que cette intégration ne serait pas de tout repos pour les deux orphelins mais la tâche de leur rendre la vie paisible lui incombait désormais. Il esquissa un petit sourire avant de leur faire signe de le suivre.
À l’entrée, comme à son habitude, se tenait Simon le majordome en chef des Moriarty.
Aussi loin que l’adolescent s’en souvienne, il avait toujours travaillé pour sa famille.
D’une quarantaine d’années, ses cheveux noir corbeau avaient été plaqués en arrière et accentuaient l’air sérieux que lui donnait sa paire de lunettes.
L’homme portait un costume fraîchement repassé et tiré par quatre épingles qui lui donnait fière allure et rappelait parfaitement à quel rang il se trouvait : le chef d’orchestre d’une des familles les plus réputées d’Angleterre.
En voyant approcher Albert, Simon fit une révérence en disant :
« – Bienvenue Monsieur Albert.
– Bonjour Simon. »
Il se redressa au passage des deux autres, les fixant longuement avant de dire d’un ton dédaigneux :
« – Vous, entrez par derrière. Vos chaussures boueuses vont salir l’entrée.
– Simon ! S’exclama Albert, sérieux. Ils font désormais parti de la famille Moriarty et méritent le respect lié à ce nom. Arrête tes remarques malpolies. »
Le majordome serra les dents, se sentant rabaisser face à ces pouilleux qui venait souiller le sol de la demeure qu’il peinait tant à diriger. Il se courba en une légère révérence d’excuse avant de partir vers les cuisines en pestant.
Albert soupira, décidément cela ne commençait pas très bien.
À quoi s’attendait – il de la part de personnes aussi égocentriques ? Il finit par se claquer les joues, il devait se montrer fort pour eux et leur objectif. Il ne pouvait pas flancher maintenant et jouer les lâches quand la situation demandait son total contrôle.
« – Allons voir mes parents… Je veux dire nos… »
Il sourit en ouvrant de nouveau la marche, les amenant à l’étage.
Mais plus ils approchaient du petit salon et plus son courage tentait de prendre la fuite. Il approcha lentement sa main de la poignée mais se stoppa net.
« – À quoi cela rime au juste ? ! »
La voix de sa mère résonna dans le couloir malgré la porte close, sa colère se voulait palpable.
« – Ne fais pas l’étonnée, je t’avais parlé de mon intention d’adopter un orphelin.
– Un orphelin, pas deux ! S’exclama – t – elle en tapant sur la table.
– La décision vient d’Albert, se défendit le père en tournant son journal.
– Et le plus jeune des deux est malade, …
– Tant qu’ils ne me contaminent pas, finit par dire la voix de William, j’ai entendu que les orphelins sont sales et plein de maladies.
– Il a raison, mon cher ! Reprit la mère en s’offusquant. Et s’il arrivait malheur à nos enfants… ? !
– Assez, nous ne reviendrons pas là – dessus ! »
Albert baissa sa main avant de tourner vers les deux frères et sourire faiblement en chuchotant :
« – Je vous montre vos chambres, d’accord… ? »
Prior acquiesça, venant saisir la main de son petit frère pour le suivre.
Ils arrivèrent rapidement dans l’aile réservée aux domestiques, une chambre leur avait été préparée à la va-vite avec deux lits, une table basse et de quoi les éclairer lorsque le soleil se couche.
Ils regardèrent le lieu en silence avant qu’Albert ne parle :
« – Je sais que ce n’est pas grand…
– C’est plus que ce que nous avions à l’orphelinat, le coupa Prior en souriant, merci beaucoup Monsieur Albert.
– Nous sommes frères désormais, ne soyez pas ridicules, appelez-moi Albert. »
Prior sourit avant de hocher la tête et s’asseoir sur le lit pendant que leur hôte prit congé afin d’aller retrouver sa vraie famille et surtout affronter leur mépris de la classe inférieure.
C’est ainsi qu’un jour passa, puis deux, puis trois mois passèrent…
« – Et ensuite ? »
Albert posa ses pupilles vertes sur Shae qui s’était mise à genoux sur sa chaise, comme une enfant avide de la suite de l’histoire. Il finit par sourire en passant une main dans ses cheveux en disant :
« – Je crois qu’il se fait tard, Mademoiselle Shae. »
La jeune fille afficha une petite moue.
La pénombre était désormais reine des lieux tandis que la flamme d’une bougie, allumée par William, dansait sur la table basse ce qui avait pour effet de tamiser la pièce.
« – Tard ? La nuit vient seulement de tomber et je ne suis pas fatiguée, allons soyez gentils… Je m’ennuie entre ces murs… Où sont passés vos parents et votre frère ?
– Ils sont morts dans un incendie, répondit Albert en la fixant.
– Mais c’est affreux ! S’exclama Shae en portant ses mains à ses lèvres. Vous savez qui sont les commanditaires de cet acte ?
– Oui, nous les connaissons, dit-il calmement sans la quitter des yeux.
– Qui était – ce ? Des bandits, des criminels, des nobles souhaitant se venger ?
– C’est nous. »
Shae restait immobile sur sa chaise pendant que ses yeux passaient de William à Albert, s’écarquillant à mesure que l’information pénétrait sa cervelle.
Elle ouvrit lentement la bouche avant de la fermer, laissant le comte reprendre la parole pour répondre à ses questions silencieuses :
« – Nos parents et mon frère étaient de mauvais nobles.
J’aimerais être le premier à vous dire que l’accueil de Prior et Louis fut chaleureux et qu’ils furent traités à égal avec William et moi mais ce ne fut pas le cas… Je souhaiterais nourrir vos fantasmes d’une famille ayant changé son fusil d’épaule en accueillant deux orphelins intelligents et gagné en maturité, leur offrant un foyer chaleureux et doux… Mais je n’aime pas mentir.
En toute transparence, je pense que leur vie à l’orphelinat fut probablement le paradis à côté de ce que je leur avais offert… Une pomme d’or empoisonnée.
Les sévices étaient fréquents, les soirs à soigner leurs plaies et m’excuser également. Moi qui leur avais promis une protection, les piégeais finalement dans un nid de démons.
Je me dégoûtais, je m’en voulais. »
Il fit une pause et but une gorgée d’eau pendant qu’il ne parvenait pas à détacher son regard de celui de la jeune fille qui était passé du choc à la neutralité la plus totale et le rendait incapable de sonder ce qu’elle pouvait penser.
Albert poursuivit :
« – Un matin au petit – déjeuner, nous discutions de banalités quand ma mère dit à William qu’il devait préparer son entrée au collège d’Eton et donc étudier plus sérieusement…
Pour ceux qui connaissaient mon frère, ils savaient qu’il en avait besoin… »
Albert ferma les yeux et se revit à cette table à essayer d’ingurgiter son petit – déjeuner en faisant abstraction des échanges entre les membres de sa famille. C’est là que William finit par dire, d’un ton dédaigneux :
« – J’aimerais bien mais cela m’ait fort difficile avec ces deux bestioles que vous élevez ici. Qui sait ce qu’elles me feront si je me relâche.
– Il a raison mon ami, cela suffit, dit sa mère. Il est temps de les mettre à la porte. Le cadet est désormais rétabli, personne ne trouvera à redire. »
Le patriarche finit de mâcher sa bouchée avant de boire un peu de son vin et dire d’un ton las :
« – Si je les expulse, je serais critiqué de toute part.
– Si seulement, répondit la matriarche, ils commettaient un crime, on aurait une excuse pour les chasser. »
Albert failli s’étrangler et but de l’eau pendant que son regard passa d’un membre de sa famille à un autre. Il put ainsi voir son frère cadet dans ses pensées, comme si on venait de lui donner l’idée du siècle.
Avant qu’il n’ait pu réagir ou le dissuader de faire quoi que ce soit, leur père déclara tout en portant son verre à ses lèvres :
« – J’y pense, William, hier en rentrant un marchand m’a remercié de ton aide précieuse, qu’as-tu fait pour lui ?
– Il doit se tromper, répondit le jeunot en haussant les épaules, je ne parlerais jamais à un vulgaire marchand ; Ils sont aussi répugnants que des rats d’égout, sales et empestent.
– Tu n’as pas tort, dit son père en retenant un rire.
– Vous allez finir par me couper l’appétit ! S’exclama exaspérée la mère Moriarty. »
Il les écoutait parler de leurs problèmes de richard, les écoutant dénigrer une famille ou organiser des banalités mondaines pour attirer l’attention des autres. Et il comprit qu’au fond, la souillure proche des rats se trouvait dans sa propre maison. C’en était trop pour lui.
Albert se leva brutalement, ses mains venant taper sur la table afin d’intimer que ce brouhaha cesse.
« – Qu’as – tu Albert ? Tu es bizarre en ce moment, fit mine de s’inquiéter sa mère en tendant les bras vers lui. »
C’est vous qui êtes bizarres…, pensa Albert tout en prenant le chemin de la sortie.
« – Reviens ici ! »
Je ne veux pas vous voir, je n’ai pas envie de vous entendre… Allez tous brûler en enfer. Vous êtes une souillure pour cette maison, non… Le monde entier, pensa le jeune noble en avançant.
Il jeta un regard noir à Simon afin de le pousser à ouvrir la porte puis continua de marcher pour sortir de ces lieux pouilleux.
S’il y avait bien quelque chose que le jeune noble détestait, c’était la saleté.
Quand il cessa de marcher et qu’il daigna enfin lever la tête, il se rendit compte que ses pas l’avaient mené à la chambre des frères orphelins. Il regarda la porte quelques instants, sa main en suspens dans le vide avant qu’il ne ferme les yeux pour réfléchir.
L’image de Prior lui tendant la main le frappa de plein fouet, il le voyait encore en train de lui sourire et lui dire :
« – Vous êtes noble, n’avez-vous pas envie de voir cela ? »
Bien sûr qu’il le voulait !
Il en mourrait d’envie depuis qu’il l’avait rencontré, il rêvait de voir l’égalité régner en reine dans les rues de Londres. Il souhaitait que ce monde ne soit plus régi par le statut écho et que chacun avait les mêmes droits et mêmes possibilités.
Depuis toujours le monde est régi par cette notion de statut qui rend les pauvres envieux des riches et les riches méprisants à l’encontre de ceux dans le besoin ; comme s’il n’était pas possible de vivre autrement qu’au sein de cette réalité distordue.
Albert pensa à Prior en se demandant ce que lui aurait fait à sa place, lui qui avait réussi à défier Dieu sans aucune difficulté. Que ferait le jeune homme face à ces gens ternissant le monde idéal dont il rêvait tant ?
Il le savait au fond de lui mais il avait besoin de savoir, l’entendre lui dire cette horrible vérité qui rendrait le monde si juste.
Albert poussa lentement la porte de la chambre, ses yeux venant se plonger dans ceux de Prior dont le visage s’illumina d’un doux sourire tandis qu’il lui dit :
« – Tu n’es pas là par hasard, n’est – ce pas ?
– Es – tu capable de tuer par idéal ? Demanda Albert en fermant la porte derrière lui.
– C’est donc la contrepartie que tu attends de moi, Albert ? Lui demanda l’adolescent en gardant son doux sourire
– Oui, il me faut du savoir et du courage pour accomplir mes idéaux, avoua le noble en baissant la tête, je n’ai ni l’un ni l’autre… Je me sens terriblement faible. »
Un silence se fit quelques instants dans la pièce.
Prior fixait Albert de ses yeux pourpres, analysant chacun de ses mouvements et se rendant compte de la sincérité du jeune homme. Il avait besoin de son aide, il ne venait pas à lui en tant que frère mais en tant que client et le prix qu’il était prêt à payer pour cela était sa vie.
« – Je te prêterai mon savoir, je suis consultant après tout, finit par dire Prior en s’asseyant. Cependant, le courage devra venir entièrement… De toi. »
Albert le fixa surpris mais compréhensif.
Chacun devait montrer sa bonne volonté et surtout son désir de mener ce plan à bien et pour cela, il fallait une preuve de bonne foi ; pour atteindre cet objectif, il lui devra viser petit et éradiquer la pourriture qui se développait au sein de son foyer sinon comment pourrait-il montrer sa valeur et sa capacité à aller jusqu’au bout de cette croisade.
Prior sourit alors en venant poser sa main sur son épaule et dit :
« – Très bien. Et je sais exactement comment nous allons procéder. »
La nuit tomba très vite ce soir – là, ils leur semblaient même que la Lune avait fait en sorte d’être aux premières loges.
Le silence régnait en maître sur la demeure, les domestiques ayant rejoint leurs quartiers pour se reposer avant la grande fête d’anniversaire du jeune William. Il leur faudrait se lever aux aurores pour tout préparer et tenir la cadence de cet événement.
Des bruits de pas se firent résonnèrent dans le silence de la chambrette tandis qu’un jeune noble bien trop audacieux affichait un sourire tout en s’apprêtant à cacher son butin dans les meubles des orphelins.
Un air satisfait se dessinait sur son visage en se disant qu’il allait réussir à se débarrasser d’eux une bonne fois pour toutes. Lorsqu’il ouvrit le tiroir de ce qui leur servait de bureau, une voix douce retentit derrière lui :
« – C’est bien que tu sois là, William. Cela m’évitera d’avoir à déplacer ton corps par la suite. »
Il sursauta, laissant tomber l’argenterie au sol avant qu’il ne se retourne pour faire face à un Prior souriant. Le jeune William, choqué, tira les draps mais où il pensait, jusqu’alors, qu’il s’agissait de Prior il ne vit que de la paille emmaillotée.
« – Tu ne dormais pas ? De quoi parles – tu ? ! S’exclama William en tapant du poing sur le bureau. »
Son geste fit tomber toute l’argenterie qu’il pensait dissimuler. Prior regarda les objets au sol avant de reporter son attention sur William en disant :
« – Je vois, tu pensais qu’en cachant cela ici nous serions accusés de vol. Il faut se l’admettre, c’est plutôt bien penser. »
William serra les dents et recula un peu pour saisir une des fourchettes en guise d’arme.
Prior prit la table basse qu’il brisa en mille morceaux avant de saisir un des pieds cassés et le brandir vers l’adolescent, son sourire ayant laissé place à un air très sérieux.
« – Tu vas me tuer avec ça ?
– Non, celui qui se chargera de toi… Ce n’est pas moi. »
Prior se tourna lentement vers la porte qui s’ouvrit afin de laisser entrer Albert et Louis, en robe de chambre et le visage sévère. L’adolescent s’avança vers le second afin de lui tendre le morceau de bois, son regard se voulant assez éloquent.
Voici le moment de son épreuve de feu, cet instant où il devra montrer sa valeur pour atteindre ce qu’il souhaite.
« – Qu’essaies-tu de faire, grand frère ?
– Je te retourne la question, lui dit sèchement son frère en lui jetant un regard méprisant. »
William sursauta, laissant tomber la fourchette qu’il tenait entre ses mains avant de reculer encore tout en émettant un rire gêné :
« – Tu n’es pas sérieux, hein ? Nous sommes de la même famille, le même sang coule dans nos veines.
– Assez ! S’exclama Albert en avançant lentement vers lui. Savoir que le même sang coule dans mes veines me rend malade… Toi, cette famille et cette société, je vous méprise. Le monde n’a pas besoin de gens tel que vous. »
Dans un élan, il vint enfoncer le bout de bois en pleine poitrine de son frère, le regardant s’effondrer au sol en suffoquant.
« – Tu m’as montré la preuve de ta détermination.
– Si tu retires ça, tu te videras de ton sang, dit Prior en s’accroupissant à la hauteur de William, J’ai besoin que tu continues de respirer encore un peu. Si un médecin légiste t’examine, tes poumons doivent être brûlés par l’air chaud de l’incendie.
– Que vas-tu…, essayer d’articuler William
– Bien, finissons-en, déclara Prior en l’ignorant. »
Il se redressa avant de se tourner vers les deux autres qui acquiescèrent.
Depuis quelque temps, il y avait de plus en plus d’incendies domestiques à Londres, cela serait donc une bonne couverture.
Le gaz étant le meilleur moyen de s’assurer que le feu s’étende rapidement à travers ce grand manoir, ils avaient préalablement ouvert les différentes sources pour qu’il se propage dans les différents espaces sans éveiller les soupçons. Cela sera donc considéré comme un accident tristement banal.
Leur objectif était simple : faire passer cela à tout prix pour un accident. Il fallait donc que toutes les preuves soient englouties par l’incendie ainsi cela constituera un crime parfait.
Ils se dirigèrent vers la chambre froide de la cuisine, unique lieu hermétique de la demeure.
« – Ici, nous serons en sécurité, déclara Prior en s’assurant une énième fois que la porte était bien fermée. »
Les trois jeunes restèrent blottis les uns contre les autres. Quand minuit sonna, une explosion suivit. Prior ouvrit la porte et ils sortirent lentement.
Albert regarda silencieusement le manoir de son enfance se faire engloutir par les flammes. Il comprit à cet instant précis que cela était le sort de tout ce qui est : finir en cendres.
« – Tout s’écroule, sortons. »
Il ouvrit la marche vers la sortie, essayant de se frayer un chemin dans le couloir de feu.
Louis resta quelques minutes en arrière, fixant les lieux avant de s’accroupir sous leurs yeux et prendre un bois qu’il porta à sa joue droite, réprimant un cri de douleur.
« – Louis, hurla Prior en courant vers lui.
– C’est l’unique moyen d’obtenir à presque 100 % le résultat que tu espères, dit Louis en essayant de retenir ses larmes. Personne ne doutera d’enfants qui perdent leur maison et sont blessés. Voilà la preuve de ma détermination quant à mon désir de rester à vos côtés. »
Albert et Prior tendirent la main afin de l’aider à se relever avant de se diriger vers la sortie du manoir.
Les flammes dévoraient leur passé, leurs crimes, ne laissant à chacun d’eux que ce lien indéfectible. Ils étaient désormais complices, camarades et frères et allaient devoir œuvrer ensemble afin de purger ce monde de la crasse humaine et le rendre magnifique.
« – Oh mon Dieu ! Vite un docteur !
– Qui êtes-vous ? Demanda un autre pompier en venant à eux.
– Albert James Moriarty, répondit l’adolescent en tenir les deux autres dans ses bras, et voici mes frères William et Louis. »
Albert afficha un air amusé en regardant Shae, luttant contre le sommeil face à lui.
Elle s’était blottie contre le petit fauteuil et le regardait de ses yeux bleus à demi clos, la voix cristalline de la jeune fille résonna de nouveau :
« – Donc… Bouton d’Or est devenu William, vous étiez livrés à vous-même ?
– Oui, dit William en s’approchant lentement d’elle, après l’incendie, nous n’avions plus aucune famille… Nous nous sommes donc débrouillés pour vivre tous les trois.
– Hum… Vous êtes coura…geux… »
William et Albert échangèrent un sourire avant que le blondinet ne vienne prendre la jeune fille endormie dans ses bras et ne l’allonge délicatement dans son lit, la couvrant du drap en satin.
Après un dernier regard vers elle, ils sortirent en fermant la porte.
L’aîné sourit, venant tapoter l’épaule de son frère avant de dire :
« – Elle a raison, nous avons été courageux.
– Cela n’est pas du courage, dit Will, c’est notre raison d’être. Je ne me verrais nulle part autre ailleurs qu’à tes côtés. »
Il sourit avant de prendre la direction de sa chambre sous le regard touché d’Albert.
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Salut mes Wattys !
Voici le nouveau chapitre de To Be Mine sous le point de vue de Albert,
Comment avez vous trouvé les transitions entre le passé et le présent?
Vous connaissez maintenant l’histoire des frères Moriarty, que pensez vous que Shae va décider?
Cette histoire va – t – elle la convaincre ?
A la semaine prochaine !
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